A J- 5 du G20 sur la régulation des marchés Bruno Le Maire a présenté au G120 son plan d’actions pour une nouvelle gouvernance de l’agriculture mondiale
Parce qu’aucun gouvernement ne prendra de position en faveur d’une régulation des marchés mondiaux des produits agricoles sans être poussé par des organisations de producteurs, la Fnsea a fait son G120 ! Elle a réuni à Paris, ces 16 et 17 juin, les représentants de 120 organisations professionnelles agricoles de 75 pays. Les positions défendues ont conforté le plan d’actions de la France en faveur d’une nouvelle gouvernance mondiale de l’agriculture que Bruno Le Maire présentera, les 22 et 23 juin prochains, aux ministres de l’agriculture du G20 ; un plan dont il a exposé les grandes lignes en clôturant les débats du G120 et « qui suppose d’être à la hauteur de leur responsabilité et de dépasser pour cela les égoïsmes nationaux », a-t-il déclaré.
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Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture au G120. (© Terre-net Média) |
C’est en ces termes qu’un important responsable de la Fnsea et JA, organisateurs du G120 des 16 et 17 juin à Paris, commente les débats d’excellente qualité sur l’avenir de l’agriculture et de la profession d’agriculteur qui s’y sont tenus.
Ainsi, pour que le 21ème siècle ne soit pas le siècle de la faim, il paraît primordial, selon les représentants des 120 organisations professionnelles agricoles de 75 pays, que l’activité agricole offre aux paysans, et surtout à ses plus jeunes, un revenu décent et l’accès à la formation. C’est la condition essentielle pour susciter des vocations et rendre l’agriculture durable. Et les solutions, prodiguées pour atteindre cet objectif de revenu, réjouissent le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, car elles constituent une position commune qui pourrait faciliter l’adoption du plan d’actions que proposera la France au G20 agricole.
La fin d'une longue période "du tout libéral"
Présenté aux responsables professionnels par un ministre de l’Agriculture qui maîtrise au bout des doigts son sujet, au point de s’affranchir de ses notes, ce plan d’actions est l’aboutissement de plusieurs mois de rencontres et d’entretiens avec des hommes d’Etat, des représentants d'organisations professionnelles et des acteurs de la production agricole. Et même s'il ne comporte pas au final de réelle surprise, puisque les grandes lignes étaient déjà connues depuis quelques semaines, il n’en reste pas moins ambitieux. Il met fin à une longue période "du tout libéral", avec ses idées très majoritaires il y a encore cinq ans.
Pour combattre la volatilité des prix, le premier point du plan d’actions propose d’accroître dans tous les pays la production agricole, en investissant et en développant la recherche et la formation. « Chaque pays doit pouvoir être autonome ».
Luc Guyau, président de la Fao. (© Terre-net Média) |
Auparavant président de l’Apca et ancien président de la Fnsea, il voit dans les règles de la Pac des années 60 /80 les outils pour parvenir à ce succès. Même s'il faut recourir à un quelques règles protectionnistes. « Le marché a montré qu’il n’était pas une solution à la malnutrition », a rappelé le président de la Fao.
« Il ne s’agit que d’instaurer des règles de bon sens »
« Accroître la transparence des marchés physiques et améliorer la coordination internationale pour prévenir et gérer les risques» sont les deuxième et troisième axes du plan d’action de Bruno le Maire. Enfin, le plan d’action serait incomplet sans « une régulation des marchés des dérivés de matières agricoles et une politique de stockage intelligente ».
« Il ne s’agit que d’instaurer des règles de bon sens et non pas d’entraver les fonctionnements des marchés », a assuré le ministre de l’agriculture. Dans la situation actuelle, « c’est l’absence de règles avec des comportements inacceptables, qui accroît la volatilité ».
Toutes les négociations avec les Vingt n’ont pas encore abouti car les idées défendues remettent en cause de nombreuses habitudes. Mais, les crises alimentaires et la demande croissante de produits agricoles sont autant de leviers pour construire les bases d’une gouvernance mondiale de la production agricole. La faim pourrait sinon avoir raison sur les marchés.
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